P’tit Dej Coup de Boost « Comment communiquer avec la presse quand on est une entreprise ? »

    Le jeudi 31 mars s’est tenu le P’tit Dej Coup de Boost « Comment communiquer avec la presse quand on est une entreprise ? » Il était animé par Maud Poupa, rédactrice indépendante et journaliste intervenant auprès de la presse comme des entreprises. Le but de cet atelier était de donner des clés aux entrepreneurs pour qu’ils puissent plus facilement rencontrer des journalistes, leur apporter des informations pertinentes et mieux appréhender l’exercice de l’interview.

     

    La première question posée a donné le ton : « Comment intéresser les journalistes à ce que nous faisons ? » a demandé Corinne Lerognon (Fluditec). Les entrepreneurs présents avaient tous fait ce constat qu’ils ne réussissaient pas, soit à obtenir un contact avec des journalistes, soit à susciter leur intérêt. Ils restaient, dans la majeure partie des cas, sans réponse.

     

    « Pourquoi la presse ne s’intéresse pas à mon entreprise ? »

    Pour répondre à cette question : « Pourquoi la presse ne s’intéresse pas à mon entreprise ? », Maud Poupa a évoqué plusieurs pistes dont la limite très fine entre l’information et la publicité. Une même information peut être perçue, par l’entrepreneur, comme de l’information pure, parce que cela concerne tous les citoyens – nouvelle législation sur les économies d’énergie, par exemple – ou parce que l’entreprise apporte une expertise unique et innovante sur le territoire, tandis que le journaliste peut la percevoir uniquement comme de l’information commerciale. Si la sollicitation de l’entreprise est perçue comme telle, au mieux, le contact sera transmis à un commercial du média pour qu’il propose à l’entreprise de passer par une publicité, au pire, le mail ne sera pas traité.

    Pour éviter que son discours soit pris pour une publicité (ou une publicité déguisée), l’entrepreneur devra mettre en avant, dans ses arguments, des éléments comme :

    — les aspects novateurs/innovants/uniques de ses savoir-faire sur le territoire, non pas parce qu’il est le seul à les faire, mais parce que c’est valorisant pour la ville ;

    Exemple : Ce boulanger obtient un article parce qu’il obtient un prix pour son kouign-amann, ce qui valorise à grande échelle un commerce local, pas parce qu’il fait du kouign-amann. (Ouest-France, 31/03/2022).

    l’intérêt concret pour les lecteurs de l’information donnée ;

    Exemple : Le Ploërmelais met en une les pépiniéristes des Hortensias du Haut-Bois, non pas parce qu’ils vendent des hortensias, mais parce qu’ils donnent des conseils de jardinage utiles à l’arrivée du printemps. (Une du 01/04/2022).

    — une originalité particulière susceptible d’interpeller…

    Exemple : L’article ne porte pas sur les offres et particularités de ce commerce de pompes funèbres, mais sur le profil atypique de son gérant (Ouest-France, 31/03/2022)

    NB : Ces exemples sont tirés de moins de 24 heures de presse régionale.

    Et la publicité ?

    La publicité pourra être un bon moyen de communiquer dans les médias locaux et de bien contrôler sa communication. Elle peut être complétée d’articles de presse, faits par des journalistes, si des sujets s’y prêtent.

     

    Associations et sponsoring

    Certains sujets sont plus susceptibles d’intéresser la presse, comme les interactions avec des associations ou des approches plus humaines/originales. Benjamin Touzé (Axa Prévoyance et Patrimoine) a souligné que le sponsoring de l’équipe de football locale avait intéressé la presse.

     

    Penser « out of the box »

    Ce peut être aussi une passion qui a peu à voir avec le métier comme le notariat et la philosophie : le défi a été lancé à Michel Foucault (notaire) d’écrire un essai ! Les parcours de vie insolites comme des reconversions professionnelles ou des métiers nouveaux inventés par les entrepreneurs eux-mêmes, sont d’autres pistes possibles. Ce serait une approche pour Géraldine Rio (APS), Christian Becker (IP3D Drone), Laurence Aldige (Posture Allure Concept) ou encore Vanessa Youabed et Anne-Sophie Rejeb (Smile Conciergerie). Les entreprises peuvent donner leur éclairage sur un sujet de société : les bienfaits du sport pour Mickaël Offret (Profession Sport 56), les relations au travail pour Nathalie Baret Haddad (NBH Transitions), l’inclusion des personnes en situation de handicap pour Paula Lelièvre Abreu (CEM 56), la transition énergétique pour Corinne Lerognon (Fluditec)…

    Un exemple récent :

    Dans cet article, un chef d’entreprise témoigne d’une difficulté en lien avec l’actualité. Il apporte son éclairage.

     

    « Comment obtenir les coordonnées des journalistes ? »

    Christian Becker est revenu en amont de la problématique : « Comment obtenir les coordonnées des journalistes ? »

    L’appel aux rédactions avec la demande, non pas directement de parler à un journaliste (car ce n’est peut-être pas son secteur, il peut être occupé, etc.), mais d’avoir ses coordonnées mail/tél. et les moments où le contacter, est beaucoup plus pertinent qu’un mail seul. Certaines rédactions locales accueillent le public : se présenter en personne pour solliciter un rendez-vous à un créneau approprié, afin de se présenter, est une bonne entrée en matière. Se faire connaître, même sans un article à la clé, est toujours pertinent.

     

    Comment rédiger un communiqué de presse ?

    Une fois que l’on a un contact avec un média, il faut savoir quoi lui dire. Un communiqué de presse est l’outil le plus pertinent. Il obéit à quelques règles simples et impondérables.

    Le communiqué de presse doit avoir :

    — un titre clair et accrocheur. Ex : Nouveau à Ploërmel : une offre de [service] unique sur le territoire.

    — un chapeau ou résumé en 4-5 lignes du contenu, pour permettre au journaliste de se faire une idée en 30 secondes du propos

    —  une date et un lieu, pour que le journaliste puisse savoir à quelle commune rattacher l’information et quelle est sa fraicheur

    — des citations, ce qui permet de citer directement le chef d’entreprise dans le papier sans nécessité de convenir d’une interview. C’est pratique quand le journaliste décide au dernier moment de rédiger un article sur la société et qu’il ne peut pas prévoir de temps d’interview.

    — des photos HD (haute définition) envoyée en fichier à part (PJ du mail, ou fichier compressé). Des images dans un PDF ou un document Word ne suffisent pas ! Il les faut vraiment à part.

     

    Bien préparer son interview

    Plusieurs participants ont fait écho de mauvaises expériences, avec des propos retranscrits qui ne correspondaient pas à leur discours, ou des mots employés comme des synonymes qui pouvaient leur porter légalement préjudice. Exemple : Seul un kiné peut parler de massage, pas une esthéticienne.

    L’importance de bien préparer son interview a été soulevée. Pour ce faire, il faudra, en amont, prendre le temps de définir :

    ce que l’on veut dire et pas dire, car ce qui est en « off » ou dit sur le mode de la confidence (« entre nous ») peut ne pas le rester,

    — un vocabulaire précis, qui ne prête pas à confusion.

    Pendant l’interview, il est préférable d’éviter les plaisanteries, les raccourcis ou les petites formules qui seraient préjudiciables en une d’un article : en titre, en exergue, etc. Ce qui passe bien dans une conversation ne passe pas forcément bien à l’écrit, et encore moins dans un titre.

    Il est possible de fournir des éléments écrits au début ou après l’interview, notamment pour des termes techniques ou des précisions qui vous semblent utiles.

    Il est possible de demander une relecture de l’article avant publication, mais le journaliste (ou le correspondant de presse) n’a aucune obligation d’accepter. Il faut donc bien réfléchir à l’impact de l’article.

     

    Ressource complémentaire :

    https://www.lecritdanstoussesetats.com/single-post/2015/06/15/10-conseils-simples-et-efficaces-pour-voir-son-actualit%C3%A9-relay%C3%A9e-dans-la-presse